mardi 17 décembre 2013

Et si les mots étaient offerts ?

Un p'tit projet qui se concrétise !! 

Je me démet de certains texte ("Dessiner sa vie" et "Le plus fort") pour les donner au vent et aux sourires. Une première nichée qui s'en va retrouver l'extraordinaire librairie "le Matoulu" à Melle (79) !! 

Mes petits feuillets rejoindrons les mots des plus grands mais seront adoptable gratuitement !!! 


 bon vent les mots et les vers !

lundi 25 novembre 2013

Thana et le mag iMAGine n°6

Pour les petits curieux qui viennent pour le texte paru dans le Mag n°6 iMAGine,
c'est par là ---> http://zibulline.blogspot.fr/2013/09/question-dorigine.html

Mais rien ne vous empêche de visiter ;)

dimanche 24 novembre 2013

Je suis pas triste !

Mon copain Eric s'assoit à côté de moi dans la classe tous les matins.
Et c'est tant mieux parce que Eric, moi je l'aime bien. C'est mon meilleur copain.
Eric c'est lui qui a le plus grand cœur du monde. Mais son cœur, il est malade.
[...]
Un jour, la place à côté de moi est restée vide.
Eric n'est pas revenu en classe.
Papa m'a dit que son cœur s'est endormi pour toujours. Il s'est arrêté de battre.
[...]
Mais je suis pas triste.
C'est juste parce que son cœur était trop grand qu'il s'est éteint avant l'heure.

Un petit extrait d'un petit projet qui me tient ... à cœur ...


... à suivre ...

dimanche 6 octobre 2013

Il y a toujours pire

" Il y a pire que l'abandon.
Il y a l'espoir fou d'un retour."

Quand au réveil, ton sourire revient.
Quand au coucher tes yeux m'apaisent.
Mais quand ces visions ne sont que des mirages.
De belles images piochées dans mes souvenirs.

Alors, lorsque mes pensées s'envolent pour te rejoindre,
mes yeux se baissent
Mon sourire s'enfuit

Tu m'as laissée partir. Comme tous les autres.
Sauf qu'eux ont eu la décence de me rayer de leur vie.

Il y a des gens bien pires que moi
qui ont eu leur chance.
Et qui la tienne encore par la main.

Le 14/09/2013



mardi 1 octobre 2013

Petit concours ...

pour fêter l'automne !

J'ai promis via mon compte facebook une petite surprise
quand mon nombre de j'aime atteindrait le joli chiffre 106.

Je tiens donc ma promesse ...

Alors voilà mon petit Concours ... 

Seule condition pour y participer, 
1. Aimer ma page  (https://www.facebook.com/Zibulline)
2. Partager la page du concours 
3. Inscrire sous l'image du lien ci dessus (et celle ci seulement) le mot de la langue Français que vous aimez le plus. 

Je tirerais au sort 6 de vos mots pour en faire un petit texte ... 

Alors, à vos mots 

samedi 21 septembre 2013

Question d'origine

Thana – 1986.
Sous la moiteur étouffante, une jeune mère enfante.
Une petite fille aspire la vie dans l’air chargé d’électricité.
Quelques cris arrivent aux oreilles à peine ouvertes du nouveau-né.
Sa mère l’enlace en espérant que le destin a choisi une autre voie pour son enfant.
Ici, pas de course avec les étoiles, le bonheur de ce pays a mis les voiles.
Est-il possible de faire de son mieux,
Quand le mieux qu’on puisse offrir à un enfant est proche du néant ?
A l’aube, la mère dépose les armes et ferme les yeux sur les guerres de ce monde.
Et lèguera à son enfant, la seule douleur d’être vivant.
La liberté d’une vie coûte cher. Tout a un prix. Un enfant. Le silence. Et le bonheur d’être enfin parent.
 De mains en bras, l’enfant quitte le pays, emmitouflé dans l’odeur de ceux qu’il oubliera.

La chance de vivre anime le plus petit des cœurs. L’enfant traverse pour son mieux les océans.
L’écume derrière elle efface le triste sourire de sa mère, lui murmurant la promesse d’un avenir plus à part.

France – 1996
Dans la file, dix huit enfants rangés en rangs d’oignons. Proprement.
Main dans la main, ils attendent l’ordre de rentrer.
Un seul enfant n’est pas aligné. Une petite brune couleur de lait.   

 La couleur de sa peau s’accorde parfaitement avec celle couleur de miel de la petite fille qui lui tend les doigts. 


A SUIVRE ...




Un p'tit lien qui va bien : http://imagineeditionjeunesse.blogspot.fr/

mardi 17 septembre 2013

Ce qui fait naître une histoire ...

Dans les jeux de mes chiens,
Le tourbillon d'une feuille morte,
Les fautes d'un enfant,
Dans un rêve avorté,
Tes lèvres sur les miennes?

Toutes ces choses qui activent les rouages de mon imagination.

Le murmure du vent
Une voiture qui se noie,
Un château dans le sable,
Un oiseau qui meurt

Toutes ces choses qui me font prendre la plume avant que l'idée ne s'envole.

Une luciole qui brille,
Un homme saoul et son poussin,
Un mot de trop, venu trop tard,
Un nouveau départ.

Toutes ces choses qui fabriquent des histoires.

Et vous, d'où naissent-elles, vos histoires ???

mercredi 11 septembre 2013

Le plus Fort !

Les genoux enfoncés dans le sable,
Les mains grattant le limon,
J'ai construit un fort à quelques pas de la Mer.
Le plus insubmersible de tous.
Entouré pour le protéger
des douves les plus profondes et les plus tranchantes.
Mon fort, tu vois, est le lieu le plus sûr du Monde

Si profondes ces douves qu'en se penchant un peu
(mais alors seulement un peu)
on peut y voir l'intérieur de la Terre
et le ciel de l'autre côté.
Et peut-être aussi quelques Humains marchant la tête en bas.

Si tranchantes que jamais, non jamais
la Mer s'oserait prendre d'assaut le fort.
Jamais elle ne le réduirait en Atlantide
et l'engloutissant rageusement mon Monde.

Ses douves dévieront à elles seules
les flots impétueux et sablophages (si, si, ça existe)
de la Mer pour les mener où la vie n'a de sens.
Mon fort, tu vois, est le lieu le plus beau du Monde.

De sa cime, on a vue
Sur le soleil qui se couche et la lune qui se lève
Sur les bateaux qui font danser leurs bômes,
les forêts qui portent le ciel et l'empêchent de tomber
Sur les nuages qui pleurent et les orages qui peignent le paysage d'électricité.
De mon fort, tu vois plus beau le Monde 

Mais le reste du Monde importe peu,
puisque tu n'es pas là.

Dommage.

On aurait pu sauter au-dessus des douves et escalader mon fort
pour voir de plus près les oiseaux.

Dommage.

J'aurais aimé tout en haut de mon fort
envelopper nos mains de sable et d'écume
Compter les grains qui ne pourront jamais rien
Echapper à la sécurité, se protéger du soleil ensemble
Au pied de mon fort


Pour M.     Petite fourmi 
qui chemine quelque part entre mon cerveau et ailleurs ...


La Teste - 11 Septembre 2013

vendredi 6 septembre 2013

Découverte du monde

Visite de la Cité des Insectes (Nedde 87) - 27 Juillet 2013

Encore plongée dans l'univers de Jane Eyre et Miss Charity, de ces personnages de grande espérances (merci Dickens), je traverse les pays, les forets vierges d'Hommes mais non de vies.
A l'époque des grands explorateurs et des cabinets des curiosités, des grandes découvertes et des prémices des Muséum ...
Alors mon crayon esquisse l'ombre d'une terre lointaine ...

"Sérénité" est inscrit sur la plateau qui porte mon café. En effet, je ne pourrais dire mieux.

Rien ne sert de forcer le destin, il viendra bien tout seul !



lundi 1 juillet 2013

Du nouveau en ce début d'été !

Apres un petit temps de vide sur ce blog, j'ai l'immense joie de vous faire savoir queeeeeeee
apres des mois d'attente .... je suis inscrite pour le tandem jeunesse n°11 !!!

3 coups de coeurs et demande de binome ... croisons les doigts pour que ces projets se concrétisent et donnent naissance aux plus belles histoires ;)

Ps : Pour jeter un coup d'oeil sur les auteurs et illustrateurs de cette 11eme édition, c'est par là

--> http://tandem.citrus-jeunesse.fr/


Ha oui, et on parle de moi par la --> http://soquemener.wix.com/soartbook#!our_story/c18bc

mardi 2 avril 2013

Mon premier voyage !!


http://zibulline.blogspot.fr/p/coeur-prendre.html

Au cas ou un éditeur passe par là ... dossier de présentation du projet sur simple demande !!! Zibulline@gmail.com

samedi 30 mars 2013

De quoi meurent les lucioles ?



Apres maintes péripéties, ma petite Mélaine à enfin trouvé des crayons sur lesquels se poser !!
Un nouveau duo fracassant pour un joli texte !!

Merci à So pour ces croquis qui ont fait mouche ;) http://leschroniquesdeso.blogspot.fr/


Texte de 6 pages plutot destiné aux 6-12 ans.
Thème : La mort, et la petite étincelle de vie de nos chers disparus.







Résumé : Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le ciel est bleu ? Qui pourriez-vous un jour aimer ? Comment les dinosaures se sont éteints ? Ou encore combien de temps cuire un oeuf si vous le voulez à la coque ?
Mais vous êtes-vous déjà demandé de quoi meurent les lucioles ?
Accoudée à sa fenêtre, Mélaine regarde les étoiles. Elle n'arrive pas à s'endormir. 
Le monstre caché sous son lit n'arrête pas de ronfler. 
En bas, elle peut voir toute la ville et même au-delà. 
Baissant le nez, elle voit quelque chose briller dans son jardin.
Sûrement un bout de lune qui s'est laissé tomber. 

Dans son jardin, elle s'assoit sur la balançoire 
et laisse le vent balayer ses ennuis

[...] Elle commence à compter les étoiles mais s'arrête à 100. 
Après, elle ne sait pas ce qu'il y a. Et en plus, certaines jouent à la course. 
Le ciel est devenu une cour d'école à l'heure de la récré. 

En penchant un peu la tête, Mélaine voit à nouveau la petite étincelle 
dans l’herbe du jardin. 
Elle s’approche doucement pour ne pas l’effrayer. Rapetisse au fur et à mesure qu’elle s’approche et finit à quatre pattes, les joues chatouillées par les brins d’herbe. 



Et au milieu de tout ce vert, brille le corps d’une toute petite bête …
       

lundi 25 mars 2013

Direction l'Afrique !

Nouveau projet accepté !!

J'ai répondu à un appel du pied de Mélaiwe, une illustratrice de talent !!
http://melaiwe-illustrations.blogspot.fr/

Un joli projet d'album pour les tout petit.
C'est avec joie que je m’essaierais à cette délicate aventure qu'est l'écriture pour les 3-6 ans ...

Le sujet ?? Une histoire de tolérance et d'acceptation ... pour changer ;)



A suivre, tres prochainement ...

dimanche 24 février 2013

Mon blog se met au Vert !!!


Ceux qui me connaissent savent à quel point la Nature est importante pour moi. Bien plus que parce que j'y vis (ce qui en soi est déjà une excellente excuse ;). Tellement accro que j'ai décidé d'en faire mon métier !!

J'apprends aux enfants, aux adultes et à tous les autres à renouer ce lien avec leur Nature ...
Alors, avec de telles valeurs, comment ne pas adhérer à ce petit logo vert et bleu à droite de l'écran ???

Et pour les arbre, hiphiphip ! Houraaaaaaa !!

Je compense le carbone de mon blog avec les Petits gestes écolos de bonial.fr

Quand on parle d'Amour ...


Un joli challenge pour moi qui suis anti-romantisme ^^ je me suis permise un petit écart pour cette Saint Valentin 2013 en participant à un collectif organisé par Boutchoupitchou (http://boutchoupitchou.canalblog.com/   pour voir les créations)

C'était la première fois que je m'obligeais a "travailler" un texte, avec des vers. 
Un jeu bien sympathique que de poser ainsi des contraintes !!

Nous étions au total 25 à participer. dessin, poèmes, textes, illustration, sculpture, ... 
en Amour, tout est permis non ? 
Et voici pour suivre, ma participation : 

Les doigts écorchés enserrent le mur parsemé de lierre
Les pierres de l’édifice cachent pour le moins un mystère
Les enfants de l’autre côté sont d’un autre monde
Leur cœur est écrasé, leurs silhouettes se confondent

Malo est là depuis que ses yeux se sont posés sur elle.
Elle qui parle avec de grands signes gracieux,
Ses gestes sont lents et ses mains enjouées
Elle apporte à Malo le soleil de ses journées

Au fond de ses yeux verts, Malo a vu une éclaircie
Et un petit quelque chose qu’il ne peut expliquer
Une souffrance trop grande pour une fille si jolie
Une blessure trop profonde que Malo rêve de tuer.

Alors Malo est là par pluie ou par beau temps
A attendre sur ce mur, à meubler ses journées
Jour après jour à la regarder attendant patiemment
Que ses mains daignent enfin se poser

Ce mur est à Malo une cachette, et ses doigts
Connaissent chaque trou, chaque fissure, chaque endroit
Du mur de pierre, des yeux verts et de ces enfants
Qui vivent dans l’ombre de la peur des grands

Les yeux de Malo ne se ferment plus eux,
Depuis plusieurs jours, depuis qu’il s’est dit
Qu’il s’élancerait, enfin heureux
De lui avouer qu’elle était sa vie

Et ce jour-là, encore une fois il pleut,
Les doigts avec espoir accrochent les pierres,
Sa voix s’écorche plus qu’il ne le veut
Et annonce en tremblant son Amour aux yeux verts

Mais la demoiselle tourne le regard,
La blessure revient au fond des yeux
S’excusant pourtant d’être autre part
Quand Malo rêve juste d’être eux deux

Mais le lendemain revient et sans parole
De ses mains donne à sa copie une nouvelle forme
La transforme en avion et sous les yeux verts,
Fait s’envoler son Amour qui s’écrase à terre

L’avion déplié cache en secret
Ce que renferme un cœur naufragé
Et la plus jolie façon pour lui de l’avouer
Un dessin en rouge, un cœur, à la craie tracé

Les yeux verts sur lui sont posés,
L’avion est tombé face contre le pavé,
Un timide sourire s’étire soudain
Il est devant elle, il lui tend la main

Remontant sa main du ventre vers le cœur
Elle approcha ses lèvres de Malo rêveur
Lui faisant comprendre que dans un monde muet
Parler est un art autant que celui d’aimer

Elle refusa d’être muette. Pour lui.

Et dessina du bout de ses mains. Sa vie.

J'ai eu pour ce poèmes de jolis commentaires et compliments, cela m'a fait vraiment plaisir !!

jeudi 24 janvier 2013

De choses et d'autres ...

Partir ou rester.
Rentrer dans le rang.
Ressembler ou non.
Et si la normalité était bien loin de la vraie vie ?
Une sécurité dépendante de l'âme? Dépendante de l'époque.
Dépendante du reste ... des autres. De ce qu'ils sont, ce qu'ils veulent.
De ce que leurs mouvements, leurs regards expriment.

Tant que les gens ne se battent pas pour imposer leurs décisions et leurs choix, qui les considérerait comme normaux ?

Donner, recevoir, apprendre, découvrir. Courir après cette belle utopie qu'est la sécurité de sa propre croyance, son éducation. Si je tourne le dos pour voir ce qu'il y a derrière, par curiosité, que pensera-t-on de moi ? Les avis contraires et leurs attaques auront-ils raison de ma foi et de mes valeurs ?

Trop de vies en une. Trop de choix, de décisions à prendre, à rendre, à donner.
Plusieurs voix, un seul corps. Et 24h. C'est trop peu.

En définitive, je suis mon propre geôlier. Mais je me trompe de clé.
Pour sortir de ce labyrinthe de traditions, de religions et de valeurs.

samedi 19 janvier 2013

Foire aux Tandems n°9

C'est avec une petite larme à l’œil que je vous annonce la naissance de mon texte tant attendu sur le MANGEMOT. Cela fait un an que j'ai imaginé l'histoire et que celle ci n'est présente que dans les dédales de mon (hum) cerveau.

Je me suis un jour promené sur la toile et je suis tombée sur un blog fort accueillant qui propose en plus une foire aux tandems (http://fees-et-geste.blogspot.fr/2012/12/la-foire-au-tandem-n9-est-ouverte.html)
... Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe c'est comme du troc mais avec des illustrations et des textes !!

Le concour se termine demain pour le dépot ... Oufffff, Il est 23h48 et j'ai terminé mon texte-témoin depuis une dizaine de minutes ... alors je vous propose un peu de lecture ^^

L'histoire en bref : un petit garçon en a marre de retrouver ses lignes de leçons croquées, mélangées chaque fois qu'il ouvre son cahier. Une nuit, il guette la créature du cahier responsable de ses malheurs. Il fait alors connaissance avec le mangemot, une créature lettrivore, plus particulièrement friande de fautes d'orthographe.
Le problème, c'est que dans le cahier de Jules, il y en a trop ! Raison pour laquelle la bestiole est coincée entre les lignes du cahier de Jules et ne peut plus en partir ... 

Le mangemot entre les lignes …

Ploc, plic, plaf, font les larmes qui tombent. Jules est triste. Triste parce que la Maîtresse va encore le gronder. Comme tous les jours depuis qu’il est rentré à la grande école. Comme tous les jours depuis que la Maîtresse lui a appris à dessiner des ronds, des ponts, des queues.
Il est triste parce que comme tous les matins dans son cahier, toutes ses phrases si bien écrites sont trouées. Les lettres sont mélangées, croquées. Ici, il manque un point sur un « i », là, un « p » a perdu sa canne. Plus loin, un «ç » a basculé en « u » […]

En rentrant de l’école ce soir-là, la maman de Jules lui donne des devoirs. Des devoirs d’écriture. Alors en boudant, Jules monte les marches de l’escalier en traînant son sac derrière lui. Il tourne un peu dans sa chambre avant de s’asseoir à son bureau et de sortir son cahier d’écriture. Puis il trace des « a », des « u » et toutes leurs consonnes de sœurs. La langue tirée, Jules s’applique. Entre les lignes, les ronds se suivent et se ressemblent. Les virgules font la police pour séparer les mots.
A la fin de la dernière ligne, Jules referme sont cahier en fronçant les sourcils.
Il sait ce qui va se passer. Dès que les pages se fermeront et qu’il dormira, quelque chose en profitera pour semer la pagaille dans ses lignes. Jules soupir. La maîtresse va encore le gronder, pour sûr !

Mais avant d’aller au lit, Jules serre les poings très fort. Non, il ne dormira pas ! Sa lampe de chevet est là, bien allumée. Elle veille sur ses petites lignes et sa leçon d’orthographe [...]


Dans le milieu de la nuit, une ombre cache un instant la lumière de la lampe …

vendredi 18 janvier 2013

Et si c'était la dernière fois ?

Mon texte de participation au concours de nouvelles de l'association "plume d'encre". (voir poste précédent "premières réflexions"
Thème : "et si c'était la dernière fois"
Mon texte n'ayant pas été retenu, je vous en fait cadeau ^^

Dis-moi c’est quand, que tu reviens ?

Toute une histoire peut se jouer sur le sens d’un mot, d’une phrase. D’un quiproquo. Je me suis toujours dit que les grandes problématiques mondiales pourraient être réglées si on avait tous les mêmes définitions. Celles du monde valant bien les miennes, évidemment. Et comme le monde est un peu vaste, j’ai plutôt tendance à m’occuper des miennes, de problématiques.

Pour en revenir à mon histoire, elle commence le matin tôt dans mon lit. Je me lève souvent avec cette impression étrange que tout a été déménagé dans la nuit. Mon cerveau compris. Ce matin là ne changeant pas des autres, je ne me formalisais pas. Ainsi, après mon café habituel, je préparais mes affaires pour une journée de travail. Habituelle. Je suis employé de mairie. Officieusement, j’ai pour devoir d’aider notre jeunesse à se cultiver et de l’inciter à trouver un passe-temps utile et légal, tout en la surveillant pendant les temps extra-scolaires. Officiellement, je suis bibliothécaire. Ce matin là, donc, je suis seul dans mon petit domicile fixe : ma moitié étant en déplacement au fin fond d’un pays oublié, à étudier je ne sais quelle espèce en perdition. Et tout le problème, dans mon affaire, provient justement d’un papier posé là négligemment sur mon bureau.

Et si c’était la dernière fois que nous étions heureux”. Cette petite phrase de pied de page suscita ma curiosité. C’était l’écriture de mon amie et la finesse de sa calligraphie. Des lettres trop étirées et des traits qui transpercent les mots suivants. Je ramassais les quelques feuilles noircies pour y revenir un peu plus tard. Quel besoin avais-je de vouloir savoir ?  Cette phrase s’imprima dans mon crâne et se posa sur le voile de ma vision. Elle ne prenait pas toute la place, non. Elle était juste présente. Un peu comme ces nuages gris dans les cartoons qui zonent au-dessus des têtes et suivent les personnages. Je pressais le pas sous la canicule naissante de ce matin de juillet. En vue du regard que me lança ma collègue, j’étais en retard une fois de plus. Mes excuses ne servant plus à rien depuis le temps, je compte désormais sur mes grandes qualités professionnelles pour me soutenir. Ce qui ne marche pas toujours.

A midi, je retrouvais les feuilles pliées dans ma poche de veste et parcourus les premières lignes des yeux, le reste en diagonale. Sur le papier s’étalait l’histoire d’une fille se réveillant un matin en s’apercevant que l’homme avec qui elle dormait est un parfait inconnu. Au fil des pages, le doute s’infiltre jusqu’à devenir malsain. Celui-là même que tout le monde pourrait redouter dans une histoire. L’écriture est jolie et la fin tragique : La fille en perd la raison. Suffisamment pour en perdre la vie à laquelle elle met fin en plongeant du haut d’un pont.

J’avais repoussé sans le vouloir mon déjeuner, l’estomac serré et reposais les feuilles sur la table. Et si ces pages m’étaient adressées ? Si les sentiments de mon amie étaient inscrits dans ces pages, à travers ce personnage ? Non, impossible. Elle ne les aurait pas déposées ainsi sur mon bureau ces feuilles. A moins que je ne les aie déplacées sans le vouloir, sans les voir ? Quand avais-je entendu sa voix pour la dernière fois à ma moitié ? Les minutes se sont multipliées et les heures se sont envolées depuis son départ. Je tentais de me remémorer mon emploi du temps à l’inverse des aiguilles dans l’espoir d’y trouver des détails pour me rassurer. Rien. Elle était partie un matin comme à l’ordinaire et reviendrait quelques semaines plus tard. J’en avais l’habitude même si je ne m’y habituais pas vraiment.

Dès lors, tout prit un autre goût autour de moi. Mes gestes, mes paroles et mes pensées. Tout était centré sur cette phrase “et si c’était la dernière fois que nous étions heureux”.  Quand était-elle partie déjà ? Et pour où exactement ? Je cherchais la réponse dans mon agenda et constatais dépité que le temps passant, je ne notais plus les déplacements et destinations de ma moitié aussi sérieusement qu’au début. Cela faisait plus de trois ans qu’elle partait à l’autre bout de la Terre et revenait poser ses valises quelques temps chez elle sur Paris avant de reprendre la route. Depuis deux ans maintenant, elle faisait escale dans mon petit deux-pièces. Pour quelques jours ou quelques semaines, c’était selon. Elle est éthologue. En bref, elle étudie les animaux sauvages.

En attendant de trouver une réponse à mes questions par sa voix, je laissais défiler l’après-midi sans trouver d’occupation réelle me permettant de dévier mes pensées. Qui sait, j’avais peut-être du courrier ou un message qui m’attendait ? A dix sept heures tapantes, j’étais prêt à rentrer chez moi. Pour aller au travail, j’avais pris l’habitude de prendre une ligne de métro qui ne porterait pas le nom de raccourci. Saint-Michel. A côté de l’entrée, un petit square et trois bancs entourés d’autant de réverbères verts bouteille. De cette couleur que seul le mobilier urbain de Paris ose arborer. Et en filigrane derrière ce décor, un pauvre arbre s’accrochant au ciel tant bien que mal, comme pour mieux échapper à sa condition. Je restais un moment à regarder cette scène avant de descendre dans les entrailles de la ville.

La ligne B était bondée et moite. Je m’assis sur les premiers sièges, côté couloir pour pouvoir ressortir plus vite à l’arrivée. Habituel. Pour patienter, je ressortis de ma poche mon énigme. A la fin du texte, juste avant de faire le grand plongeon, la jeune fille fait la synthèse de son histoire. “ C’est un champ de ruines qui s’étale sous mes pieds. Je n’arrive pas à trouver à quoi me raccrocher. Ni nos moments de bonheur ne m’apaisent, ni notre avenir ne me rassure. J’ai pourtant cru être heureuse mais … Rien que de dire « je t’aime » me questionne. Et si c’était la dernière fois que j’aimais et la seule où je mourrais ? ”  Je commençais à croire que le suicide avait été pour elle bien plus une sortie de secours qu’une solution. Plutôt que d’admettre la vérité, elle préférait juste fuir. J’acceptais mais ne comprenait pas. A présent, devais-je me classer parmi les célibataires ? Ma petite amie ne mâchait pas ses mots. Si elle avait dû me quitter, elle me l’aurait annoncé de vive voix. Il fallait que je me reprenne, tout ça tournait en paranoïa. Arrivé chez moi je me précipitais sur ma boîte aux lettres. Pas de courrier. Je soupirais. Je fouillais mon bureau puis ma poubelle à la recherche d’un bout de papier raturé ou oublié mentionnant le pays d’accueil provisoire de ma petite amie et surtout, sa date de retour. La plupart du temps, elle trouvait un taxi ou un collègue pour la déposer chez moi au retour et laissait même un numéro pour la joindre. Je ne trouvais aucune information dans mon appartement, de ma chambre à la cuisine. De rage, je renversais une pile de dossiers à classer de la main. Une feuille en tomba “Pour me joindre” suivi d’un numéro. Rien d’autre. Pas de “je t’aime”, ni de “à très vite”. A croire qu’elle laissait un mot à un inconnu. Je me couchais ce soir là, bercé par la lumière rougeâtre de ma messagerie de répondeur. Vide au coucher. Pas plus pleine au matin.

Au réveil, j’appelais le numéro trouvé la veille, mais tombais sur une messagerie. Et sur ses conseils, je laissais un message demandant des nouvelles de Gabe et un geste aimable de sa part confondu dans un rappel de la date de son retour. Tout en arrivant en retard, j’annonçais au regard de reproche de ma collègue que ma petite amie était portée disparue. A la question “dans quel pays est-elle partie ?”, je lançais le premier nom venu tout en me demandant si l’Ouzbékistan existait toujours sous ce nom là. Le regard de reproche se changea en désarroi et son œil devint humide. J’ignorais que je pouvais susciter de ma collègue autre chose que du reproche. Elle me proposa de rentrer chez moi, ce que j’acceptais sans remords.

Je m’arrêtais prendre un café et m’autorisais un arrêt sur un des bancs proche de l’entrée du RER. A nouveau, je me focalisais sur le paysage étrange que produisait le décor quasi théâtral. Cet arbre avait un passé et renfermait le notre. Celui de Gabriel et le mien dans un premier temps. Le notre par la suite et encore maintenant. Enfin, peut-être.

Il y a plus d’un an, je tentais de trouver un moyen pour me rendre à mon travail malgré une grève générale. Peine perdue, mon idée était grotesque. Je suis ressorti sans même avoir pu descendre dans le conduit me permettant d’accéder à la voie. Visiblement, toute la ville avait eu la même idée que moi. Résigné, je rencontrais pour la première fois mon square, mes trois bancs et mon arbre dénudé. Adossé à ce dernier, mon avenir a pris ce matin là l’odeur entêtante et doucereuse du café crème et de jolis reflets dorés. Un bout de nez rougi par le froid s’échappant de son écharpe. Je suis resté quelques minutes à attendre qu’elle veuille bien partir mais elle n’a pas bougé. Au bout d’une demi-heure, je suis rentré chez moi un peu confus. Le lendemain, je repris la même station et arrivais même un peu en avance, histoire de provoquer la défaite. Elle était encore là. Et tous les jours suivants pendant cinq jours. Souriant souvent, attendant toujours. Et un matin, envolée. Mon arbre était seul et son ombre aussi. J’allais reprendre le chemin du travail quand je me suis rendu compte que le dimanche matin, je pouvais dormir, et même, ô droit suprême, ne pas aller travailler ! Souriant de ma confusion, je m’étais assis sur un des bancs bien décidé à regarder passer le temps aujourd’hui : je la reverrais le lendemain (ou au futur : « je la reverrai demain »). Une main gantée me tendit un gobelet de café fumant et mon inconnue s’assit tout contre moi. “Revenir un dimanche, exprès pour moi, ça vaut bien un café ! ”, plantant ses yeux dans les miens, elle m’avait souri et dès lors, nous nous sommes appartenus. A l’époque, elle avait accepté un stage volontaire et travaillait de nuit. A l’heure où je prenais le métro pour mon petit bureau, elle partait se coucher et c’est grâce à ces différences que l’ont s’est rencontrés. Cela me convenait toujours mais elle me manquait de plus en plus le matin à mes côtés. Elle, je n’en savais trop rien. Ces moments rares et privilégiés de retour, on les occupait plus à débattre dans ma chambre qu’à réellement discuter de la situation politique du Laos ou pire encore, de savoir si elle était heureuse avec moi malgré les distances.

Je disséquais mon répertoire à la recherche d’un ami digne de ce nom pouvant me donner la date de retour de mon aimée. Tout le monde vous le dira, les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main. Moi, en l’occurrence, je suis plutôt manchot. Mais dans un accès de réflexion, je décidais de me rendre à son appartement et commençais par récupérer son courrier mais ne trouvais rien. “Est-elle partie un week-end ou un jour de semaine ?” Puis fouillais sans aucune gène dans son bureau. “Et avec quelle équipe de recherche ? ”. Bredouille, j’entrais dans sa chambre et eus la surprise de trouver sous le lit son sac de voyage. Vide. Là, il y avait un malaise, elle ne partait jamais sans sur le terrain. Elle me mentait peut-être sur ses déplacements ? A chaque fois quelle débarquais chez moi, c’était avec ce fichu sac, alors pourquoi le laisser là ? Je m’assis sur le canapé et tentai de me résonner. Mon regard fut attiré par la lumière rouge clignotante des nouveaux messages sur le répondeur. Quatre de moi dont des anciens qu’elle n’avait probablement jamais effacés, d’autres d’amis et collègues et le dernier datant de plus de quinze jours, d’un certain Nico, qui demandait si elle rentrait bientôt et surtout (et il insistait bien sur ce mot) si elle “lui avait parlé à son Jules”, d’un air sous-entendu. Ce message me mit hors de moi et j’envoyais promener le répondeur deux étages plus bas. Il fallait que la situation s’arrête, ou je n’allais pas tarder à manquer d’électroménager dans mon entourage. Malgré tout, je repartais avec une information : Je lui avais laissé un message la veille de son départ,  il y a dix-huit jours. Je tentais de rappeler au numéro mystère mais sans plus de succès que ce matin.

Ne pas avoir de ses nouvelles ne me posais d’habitude pas de problème, mais là, c’était différent. Et si elle attendait de revenir pour m’annoncer qu’elle me quittait ? Ce qui somme toute était bien ironique !

Je passais l’après-midi à osciller entre rage et désespoir, ne sachant si je devais me ranger dans la catégorie des cocus, trahis, idiots, ou les trois à la fois. Passant de mon téléphone à sa messagerie, je ne tenais pas en place mais trouvais à ce moment là légitime d’ouvrir une bouteille de whisky. Quitte à sombrer dans la folie, autant ne pas sentir la descente. Qu’avait-elle à m’avouer qu’elle préférait fuir ? Je voulais hurler mon dégoût et l’avoir en face de moi pour lui cracher ce reproche au visage. 

Vers Seize heures trente, je partis déambuler dans les souterrains de la capitale et revins malgré moi devant le petit square et son gardien de bois. Sur son écorce, il y avait nos initiales. Un peu kitch mais tellement rassurant. Si seulement j’avais su que ça tournerait comme ça. Je lacérais l’écorce pour faire disparaître les inscriptions, puis repris le chemin en sens inverse pour rentrer chez moi. J’entrais dans la rame que j’aurais habituellement prise si j’avais travaillé et choisis de m’asseoir côté fenêtre. Après tout, je n’étais pas pressé pour descendre. J’en profitais pour observer les gens, tout en ayant les yeux légèrement vitreux sous l’influence de l’éthanol.

En face de moi, une jeune fille semblait absorbée par le décor mais ses yeux étaient rougis par les larmes. J’avançais mon corps sur le devant de mon siège pour me rapprocher d’elle. Elle pleurait peut-être un amour elle aussi. J'allais être dans la même situation d'ici peu.  “Mademoiselle, ça va ?” Elle inclina la tête et se leva, outrée. Une étrange chaleur envahit soudain l'atmosphère et un bruit strident me creva les tympans. La jeune fille se jeta dans mes bras. Je ne vis plus rien pendant quelques secondes. Et quand le décor, lentement, réapparut, ce n'était plus celui d'avant. Enfin, c'était le même, mais en moins bien rangé. Je cherchais des yeux la jeune fille : Elle était couchée à mes pieds, immobile. Je levais les yeux et découvris qu'elle n’était pas seule ainsi touchée. Beaucoup de passagers couraient, d'autres ne bougeaient pas ou encore étaient couchés. Je ne comprenais pas. Le métro était arrêté à quai. Des cris, des bousculades et des pleurs me retranchèrent sous mon siège tout contre ma voisine de rame. Ses yeux étaient grand ouverts et sa bouche tremblait. Je lui attrapais le visage du bout des doigts. Sa main attrapa violemment la mienne et se crispa. Elle plongea ses yeux dans les miens et son regard me transperça. Si elle avait peur autant qu'elle me lacérait la main, il fallait que je la sorte rapidement de cet endroit. Le courant d'air frais qui nous arriva soudain me permit d'en déduire que les portes de la rame avaient relâché leurs prisonniers. J'attrapai ma blessée sous les bras et tentai de la tirer vers la sortie. Je retombai sur le côté, hurlant de douleur sans pour autant en localiser la source. Je continuais à avancer en rampant, traînant derrière moi par la main un corps plus mort que vif. Juste devant les portes, deux chaussures se posèrent devant moi et je perdis la vue. Mes oreilles s'ouvrirent en grand. On essayait de me faire lâcher prise sur la main que je secourais. Ils durent tirer fort car mon bras se déchira et mes oreilles cessèrent d'écouter et d'entendre. Mais mon cerveau continuait de fonctionner, comme quoi, j'en avais bien les capacités.

Mardi 25 Juillet 1995. Station Saint-Michel du RER B. 17h26.
Mon avenir m’était apparu dans le nom d’un ange, mon futur dans une poignée de clous.

Cette main que je tenais, je ne voulais que la serrer plus fort.  Certain que plus rien ne pourrait plus m'arriver si je la gardais dans la mienne. Du fond de mon coma, je fermais ma main sur mon avenir. Sans mon ange, je n'étais plus rien et empêcher mon cerveau de fonctionner, ça serait mon pont à moi. Ma fuite. Je ne souhaitais pas me battre. Revenir, ouvrir les yeux ? Pour quoi, pour qui ? Une chaleur familière envahit mon être. Je glissais tout doucement vers une lumière rassurante : celle du soleil. Et posais mes yeux sur la cause de ce réveil : une main dans la mienne. Et au bout de celle-ci, endormie sur un fauteuil à côté de moi, Gabe. Je ne suis pas sûr, mais je crois que mon cœur s'est remis à battre à ce moment là. Une mauvaise idée en profita pour s'infiltrer dans cet organe. C'est bien connu, le doute ne s'installe que dans un cœur qui bat. “Et si c’était la dernière fois que nous étions heureux ?” Alors, cela prouve qu’on l’a été. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Je fermais les paupières. Elle était là. Simplement. Toutes les larmes retenues jusque là pointèrent leur nez. Je serrai sa main plus fort. Gabe se réveilla et pleura en m'embrassant.

Mon réveil entraîna un défilé de blouses blanches dans ma chambre. Hormis un traumatisme crânien qui m’a valut un petit sommeil de cinq jours et quelques blessures sans gravité, je m’en sortais bien. Je demandais des nouvelles de ma voisine de rame. Les yeux baissés, l’infirmière n’osa pas me répondre. Gabe m’annonça, les larmes aux yeux, qu’elle n’avait pas survécu à ses blessures. Atteinte à la tête, elle n’était déjà plus en vie au moment où j’avais voulu la sortir de la rame. Sa main crispée sur la mienne, n’avait été qu’un dernier geste instinctif.  Je réalisais qu’elle était morte dans mes bras, mais également que sa fin tragique n’avait été qu’un enchaînement. Si je ne l’avais pas abordée, elle ne se serait pas levée. Et une chose en entraînant une autre, je ne serais pas en vie et cette seule pensée me donna envie de me rendormir. Mon coma m’avait rendu lâche. La gorge serrée, je questionnais ma petite amie
- “Tu es rentrée quand ?”
- “Il y a deux jours. On m’a dit que tu avais appelé plusieurs fois mais que tes messages étaient inaudibles. Je me suis inquiétée et mon séjour avait déjà été prolongé, alors j’ai décidé de rentrer plus tôt. En arrivant, j’ai trouvé un message de l’hôpital. Je suis venue rapidement à ton chevet. Voilà”.
Je reposais ma tête sur l’oreiller. Elle me prit les mains, le regard brillant.
- “ J’ai quelques chose à te dire”
Mais moi, je ne voulais pas savoir. A ce moment là, on frappa à la porte. Un homme entra et nous salua. Gabe lâcha mes mains et le prit dans ses bras. Alors j’avais raison. Et cet homme était bien…
- “Tom, je te présente Nico, on a décidé de monter notre propre équipe de tournage pour le prochain projet. Et bonne nouvelle, j’aurais besoin d’un assistant technique pour le montage audio et surtout d’un traducteur. Nico m’a demandé si tu étais partant ? ”
Je venais de me faire guillotiner. Littéralement. Je bredouillais que j’allais réfléchir. Nico partit peu après. Gabe tenta de me rassurer, passa sa main dans mes cheveux.
- “Ne t’en fais pas, tu seras remis d’ici là. On ne commence pas le tournage avant un mois et on sera revenus dans trois”
Des projets ensemble. Mais alors, cela voulait dire qu’elle ne me quittait pas ?
- “Gabe, qu’est-ce que tu avais à me dire ?”
Elle me regarda énigmatique.
- “Juste qu’il ne faudrait pas que le tournage dure plus longtemps, sinon, on risque de devoir payer une place de plus pour le retour”
J’entendais mais n’assimilais pas. Trois ? Mais alors …
- “Tu es ? …” ma question resta en suspend. Si Gabe était enceinte, ça changeait tout. Mes craintes resteraient si je n’en parlais pas. J’avais failli perdre la vie et il y avait certaines choses que je n’expliquais toujours pas. Une infirmière entra dans ma chambre pour prévenir Mademoiselle que les visites étaient terminées. J’allais rester seul avec mes questions, et de surcroît, je risquais une overdose d’informations. Gabe, son retour miraculeux, ce cadavre dans mes bras, ce projet de voyage, un enfant, c’était trop. Paniqué, j’essayais de la retenir encore un peu mais sans succès. Comme un coup de vent, elle récupéra ses affaires et m’embrassa en me donnant rendez-vous le lendemain, avant de tourner les talons.
Juste avant que la porte ne se referme, elle se retourna vers moi :


- “Ha au fait, tu n’aurais pas retrouvé des feuilles manuscrites sur ton bureau ? J’ai laissé mon manuscrit pour le concours de nouvelles quelque part, mais impossible de remettre la main dessus …”

jeudi 10 janvier 2013

Demain, en couleurs (extrait)


Petite réflexion autour d'une phrase tout à fait innocente ...
       "Comment décrire une couleur à quelqu'un qui n'a pas la vue ?"

Et cela donne ... un chien amoureux de son maître et qui de surcroît "n'est ses yeux qu'au sens propre"

"Le problème avec les saisons c'est qu'on a à peine le temps de s'y faire, qu'elles sont déjà parties. N'en reste que leurs sensations et leurs souvenirs"

[...] On se retrouve donc chaque après-midi sur ces marches de granit malmenées par le temps, assaillies par la mousse. L'histoire aurait pu s'arrêter là.
Mais chaque après midi, sur ces mêmes marches, nous avons une voisine. Elle ne parle pas. Elle est juste là et son silence est doux. C'est un peu le genre de fille qu'on aimerait prendre dans ses bras. Enfin, je suppose.
Et de jour en semaines, les habitudes restent, les gens ne changent pas. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Les arbres changeraient de couleur de fil en aiguille. Et les Hommes arboreraient de nouvelles écorces. Et notre voisine serait toujours là, entre la porte qui se ferme tout doucement, le décor de la ville et la gamelle du soir.

"Le problème avec les habitudes, c'est qu'elles finissent par passer. N'en reste rien"

C'est le début de l'été. Les oiseaux ont chaud. Ils n'ont même plus le courage de gazouiller. La fille n'est pas là. Le lendemain non plus. Du coup, le soleil brûle toujours autant mais il y a moins de lumière.
Quelques temps après  le vent balaya la chaleur estivale et laissa entrer l'humidité de l'automne dans le décor. Sous l'averse, nos pas sont lents et accompagnés par le floc-floc des chaussettes mouillées. Nous avons levé la tête en même temps, surpris. Cachée sous un trop grand parapluie, elle est là, sous la bruine, unique spectatrice du temps...

Ce texte a commencé par une phrase et commence à faire son cheminement ...
Ma voix portant mieux sa puissance, le but étant d'en faire un spectacle vivant à base de dessin, musique, conte, théâtre d'ombre ... et d'un soupçon de magie. A suivre très prochainement ;)


D'Etang à Nevers ... suite et fin ...

[ ... ] car quand on est adulte, on semble simplement avoir trop de soucis pour offrir sa joie ainsi à son voisin. Tu fais parti de ceux qui se lèvent dans le train pour coller leur nez à la vitre. Pour remplir leur horizon de paysages...
Mon énergie s'épend dans mes membres tout en étant calme en apparence.
Comment tu m'écrirais toi, face à moi ? Je devine que ton énergie déborde toi aussi car ton pied tape de plus en plus souvent d'impatience.
L'appel dans le micro avorte certaines pensées. Tu te lèves et prends ton sac contre toi. Les lignes du train changent de direction. On a tenu malgré les aiguillages. Merci, je donnerais ton sourire au prochain...

Sans voix, des gestes infimes,
Nos Voies s'arrêtent à Nevers

Quand le train repart, en face de moi, il y a une valise. Zut !

Quelques heures apres, le train accuse du retard pour cause d'accident de personne sur la voix . L'avenir tient parfois à un sourire ..

Le 20/02/2011






mercredi 2 janvier 2013

En exclusivité

Tous les illustrateurs que je connais fabriquent de jolies petites cartes de vœux pour cette nouvelle année. 
Moi, en tant qu'auteur, je vous dit

"BONNE ANNéE"

Ps : Ce texte, issu de la tradition populaire a été retravaillé par mes soins

^^