jeudi 10 janvier 2013

Demain, en couleurs (extrait)


Petite réflexion autour d'une phrase tout à fait innocente ...
       "Comment décrire une couleur à quelqu'un qui n'a pas la vue ?"

Et cela donne ... un chien amoureux de son maître et qui de surcroît "n'est ses yeux qu'au sens propre"

"Le problème avec les saisons c'est qu'on a à peine le temps de s'y faire, qu'elles sont déjà parties. N'en reste que leurs sensations et leurs souvenirs"

[...] On se retrouve donc chaque après-midi sur ces marches de granit malmenées par le temps, assaillies par la mousse. L'histoire aurait pu s'arrêter là.
Mais chaque après midi, sur ces mêmes marches, nous avons une voisine. Elle ne parle pas. Elle est juste là et son silence est doux. C'est un peu le genre de fille qu'on aimerait prendre dans ses bras. Enfin, je suppose.
Et de jour en semaines, les habitudes restent, les gens ne changent pas. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Les arbres changeraient de couleur de fil en aiguille. Et les Hommes arboreraient de nouvelles écorces. Et notre voisine serait toujours là, entre la porte qui se ferme tout doucement, le décor de la ville et la gamelle du soir.

"Le problème avec les habitudes, c'est qu'elles finissent par passer. N'en reste rien"

C'est le début de l'été. Les oiseaux ont chaud. Ils n'ont même plus le courage de gazouiller. La fille n'est pas là. Le lendemain non plus. Du coup, le soleil brûle toujours autant mais il y a moins de lumière.
Quelques temps après  le vent balaya la chaleur estivale et laissa entrer l'humidité de l'automne dans le décor. Sous l'averse, nos pas sont lents et accompagnés par le floc-floc des chaussettes mouillées. Nous avons levé la tête en même temps, surpris. Cachée sous un trop grand parapluie, elle est là, sous la bruine, unique spectatrice du temps...

Ce texte a commencé par une phrase et commence à faire son cheminement ...
Ma voix portant mieux sa puissance, le but étant d'en faire un spectacle vivant à base de dessin, musique, conte, théâtre d'ombre ... et d'un soupçon de magie. A suivre très prochainement ;)


D'Etang à Nevers ... suite et fin ...

[ ... ] car quand on est adulte, on semble simplement avoir trop de soucis pour offrir sa joie ainsi à son voisin. Tu fais parti de ceux qui se lèvent dans le train pour coller leur nez à la vitre. Pour remplir leur horizon de paysages...
Mon énergie s'épend dans mes membres tout en étant calme en apparence.
Comment tu m'écrirais toi, face à moi ? Je devine que ton énergie déborde toi aussi car ton pied tape de plus en plus souvent d'impatience.
L'appel dans le micro avorte certaines pensées. Tu te lèves et prends ton sac contre toi. Les lignes du train changent de direction. On a tenu malgré les aiguillages. Merci, je donnerais ton sourire au prochain...

Sans voix, des gestes infimes,
Nos Voies s'arrêtent à Nevers

Quand le train repart, en face de moi, il y a une valise. Zut !

Quelques heures apres, le train accuse du retard pour cause d'accident de personne sur la voix . L'avenir tient parfois à un sourire ..

Le 20/02/2011