C'était la première fois que je m'obligeais a "travailler" un texte, avec des vers.
Les
doigts écorchés enserrent le mur parsemé de lierre
Les
pierres de l’édifice cachent pour le moins un mystère
Les
enfants de l’autre côté sont d’un autre monde
Leur
cœur est écrasé, leurs silhouettes se confondent
Malo
est là depuis que ses yeux se sont posés sur elle.
Elle
qui parle avec de grands signes gracieux,
Ses
gestes sont lents et ses mains enjouées
Elle
apporte à Malo le soleil de ses journées
Au
fond de ses yeux verts, Malo a vu une éclaircie
Et
un petit quelque chose qu’il ne peut expliquer
Une
souffrance trop grande pour une fille si jolie
Une
blessure trop profonde que Malo rêve de tuer.
Alors
Malo est là par pluie ou par beau temps
A
attendre sur ce mur, à meubler ses journées
Jour
après jour à la regarder attendant patiemment
Que
ses mains daignent enfin se poser
Ce
mur est à Malo une cachette, et ses doigts
Connaissent
chaque trou, chaque fissure, chaque endroit
Du
mur de pierre, des yeux verts et de ces enfants
Qui
vivent dans l’ombre de la peur des grands
Les
yeux de Malo ne se ferment plus eux,
Depuis
plusieurs jours, depuis qu’il s’est dit
Qu’il
s’élancerait, enfin heureux
De
lui avouer qu’elle était sa vie
Et
ce jour-là, encore une fois il pleut,
Les
doigts avec espoir accrochent les pierres,
Sa
voix s’écorche plus qu’il ne le veut
Et
annonce en tremblant son Amour aux yeux verts
Mais
la demoiselle tourne le regard,
La
blessure revient au fond des yeux
S’excusant
pourtant d’être autre part
Quand
Malo rêve juste d’être eux deux
Mais
le lendemain revient et sans parole
De
ses mains donne à sa copie une nouvelle forme
La
transforme en avion et sous les yeux verts,
Fait
s’envoler son Amour qui s’écrase à terre
L’avion
déplié cache en secret
Ce
que renferme un cœur naufragé
Et
la plus jolie façon pour lui de l’avouer
Un
dessin en rouge, un cœur, à la craie tracé
Les
yeux verts sur lui sont posés,
L’avion
est tombé face contre le pavé,
Un
timide sourire s’étire soudain
Il
est devant elle, il lui tend la main
Remontant
sa main du ventre vers le cœur
Elle
approcha ses lèvres de Malo rêveur
Lui
faisant comprendre que dans un monde muet
Parler
est un art autant que celui d’aimer
Elle
refusa d’être muette. Pour lui.
Et
dessina du bout de ses mains. Sa vie.